Attentes et objectifs de la COP 21

Par Marie-Laure Pautret



La 21e conférence des parties aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015. L’objectif est de parvenir à un accord universel et contraignant pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique. Il faut baisser les émissions de gaz à effet de serre (GES) de façon à limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle (19e siècle).



Pour cela, les 196 parties représentées (195 pays et l’Union Européenne) et 40 000 personnes devront aboutir à un nouveau traité qui sera mis en vigueur d’ici 2020, ayant pour but de remplacer le protocole de Kyoto. En effet, ce dernier n’incluait que les pays développés, or les émissions continuent d’augmenter et les efforts des pays en développement sont cruciaux pour les limiter.


Cette réunion est parfois surnommée « le sommet de la dernière chance ». En effet, le dernier rapport du GIEC[i] est très alarmiste et pousse à des changements profonds.



Atténuation


Pour avoir une chance d’arriver à l’objectif des 2°C, une baisse des émissions de GES de 40% d’ici 2050 est nécessaire. A la fin du siècle, l’objectif est d’avoir une société neutre en carbone, c’est-à-dire qui émet autant de CO2 qu’elle n' en absorbe. Cela implique des changements radicaux dans l’économie mondiale.



Adaptation


Cet aspect est de plus en plus important au fil des COP : les populations ont et auront besoin de s’adapter au changement climatique, même si la hausse de température est limitée à 2°C. Cela concerne particulièrement les états insulaires[ii], les pays d’Afrique et les pays moins développés qui sont déjà les plus touchés. L’adaptation passe par une compréhension des impacts puis des formulations concrètes (constructions de digues, de routes surélevées…).



Financement


Le financement des solutions est l’enjeu majeur du sommet. Lors du sommet de Copenhague en 2009, les pays développés se sont engagés à fournir 100 milliards de dollars par an pour les pays en développement[iii] mais l’objectif est encore loin d’être atteint.



Les efforts de réduction


Distinguer les pays développés des pays en développement est ici indispensable. En effet, les pays développés sont plus responsables que les pays en développement du niveau des émissions des GES donc doivent davantage contribuer à leur réduction . De plus, le développement actuel de certains pays ne doit pas être freiné par des mesures auxquelles n’ont pas été soumis les pays industrialisés lors de leur développement.


Les états ont déjà publié des objectifs pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. De plus, les accords auxquels aboutira la COP21 feront l’objet de révisions régulières pour assurer leur bonne application. Du moins, c’est ce que souhaite la France en mettant en place un processus régulier de révision des objectifs de chaque pays. Cependant, un cadre juridique pour cet accord est encore difficile à prévoir. Les déclarations récentes de la part des États-Unis ne vont malheureusement pas dans ce sens, et souhaitent que cela soit comme pour le protocole de Kyoto.





Notes :

[i]Voir fiche 4 « Le dernier rapport du GIEC » 

[ii]Les petits états insulaires ont créé l’alliance AOSIS regroupant 39 états mais moins de 1% de la population mondiale http://aosis.org/

Écrire commentaire

Commentaires: 0