Par Camille Pajot
Est-il possible de se représenter l’impact qu’auront, en 2100, les 11 milliards d’êtres humains estimés par l’ONU ? Peut-être que cela nous parait finalement tout aussi abstrait que de réaliser que nous sommes aujourd’hui plus de 7 milliards à occuper notre planète.
Pourtant, il est important de s’interroger sur cette prévision, qui soulève de nombreuses problématiques.
« Oui, enfin… Un seul problème à la fois… En quoi cela concerne la COP21 ? »
Un des principaux objectifs de la COP21 est de limiter à 2°C la hausse de température planétaire, afin de limiter le nombre des effets désastreux qu’elle engendre, tels que la montée du niveau de la mer, la destruction d'écosystèmes, la migration de certaines populations animales…
Ces conséquences environnementales rendant invivables certains des lieux d’habitat actuels, un des secteurs directement touché sera celui de l’urbanisme. Les villes de demain devront en effet être pensées pour accueillir non seulement un nombre de citadins en forte expansion, mais aussi les populations de réfugiés climatiques contribuant à l’augmentation du phénomène d’exode rural déjà existant.
Cette nouvelle urbanisation nous interroge sur la possibilité d’étalement de l’espace urbain, qui devrait tripler d’ici 2030 selon l’ONU (par rapport à 2012). Celui-ci pourrait avoir des conséquences désastreuses telles que l’augmentation de la déforestation et la raréfaction de terres agricoles.
« Mais si tout le monde habite en ville,
Ça nous laisse tout le champ des possibles pour l’agriculture, non ? »
Justement, l’agriculture ! L’augmentation des gaz à effet de serre représente déjà elle-même une menace directe pour son développement. Selon une étude, un taux élevé de CO2 dans l’atmosphère affaiblirait le taux de certains nutriments (Zinc & Fer) contenus dans quelques céréales et légumes. De plus, il engendre une hausse de la température moyenne, ce qui peut également compromettre la fertilité des sols et ainsi aboutir à une baisse de la production agricole.
« Alors quelles solutions s’offrent à nous pour espérer remplir les milliards d’estomacs à venir ? »
L’un des principaux vecteurs de lutte contre les gaz à effet de serre est la transition énergétique, notamment à travers des productions d’énergie plus respectueuses de l’environnement. De nombreux scénarii intègrent ainsi une forte production d’énergies renouvelables, telles que des parcs de production éoliens et photovoltaïques, mais également de la biomasse. Cependant, ces techniques nécessitent davantage de surface que les centres de production traditionnels ainsi que l’exploitation de zones agricoles qui ne seront alors plus dédiées à la fourniture alimentaire.
« Alors nous retrouvons-nous pas finalement dans un cercle vicieux ? »
Actuellement, une place de choix est accordée à l’élevage animal dans nos circuits agroalimentaires à la fois pour la fourniture de viande, mais également les produits laitiers, œufs et autres dérivés… Ce schéma de production nécessite une importante utilisation de terres pour élever le bétail, ainsi qu’une consommation massive de la production céréalière.
L’accroissement démographique nous mènera donc certainement à une modification de nos comportements alimentaires, puisqu’il ne sera pas possible de poursuivre le rythme actuel de consommation de viande. Le système agroalimentaire devra donc être un des sujets de réflexion de cette COP21, au même titre que l’urbanisation des villes de demain.
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